
Pendant cinq jours, les participants ont traversé quatre villes clés – Beijing (Pékin), Tianjin, Guangzhou (Canton) et Shenzhen – afin d’examiner les stratégies mises en place pour intégrer la conduite autonome dans les infrastructures urbaines et logistiques.
L’objectif de cette mission était triple :
- Observer les dernières innovations en conduite autonome, intelligence artificielle appliquée aux transports et infrastructures connectées.
- Établir des relations avec des entreprises comme Huawei, WeRide, Pony.ai, UISEE et Baidu Apollo pour envisager d’éventuels partenariats.
- Comprendre l’environnement réglementaire chinois et ses implications sur le développement du marché de la mobilité autonome.
L’ensemble du programme a été structuré pour offrir une immersion complète dans l’écosystème chinois de la mobilité autonome et favoriser des échanges stratégiques avec les acteurs du secteur.
Jours 1 à 3 : Pékin – l’innovation au cœur de la capitale
Pékin est un centre névralgique de la recherche et du développement en matière de mobilité autonome et connectée. Plusieurs entreprises et centres de recherche ont accueilli la délégation française pour présenter leurs avancées dans ce domaine.
Rencontre avec
👉 UISEE - L’autonomie appliquée à la logistique et au transport urbain
Créée en 2016, UISEE est l’un des leaders chinois de la conduite autonome, développant des solutions destinées aussi bien aux services logistiques qu’au transport urbain.
L’automatisation des transports et de la logistique connaît une accélération fulgurante grâce à des acteurs innovants comme UISEE. Cette entreprise chinoise, fondée en 2016, a déjà investi plus de 300 millions de dollars dans le développement de ses technologies et collabore avec plus de 50 entreprises spécialisées.
Ses solutions sont déjà en service dans plus de 10 aéroports, optimisant la gestion des bagages et des marchandises. Mais UISEE va plus loin : ses minibus autonomes sont testés pour desservir des zones privées, urbaines et périurbaines, là où les lignes de bus classiques ne sont pas toujours viables.
Cette approche pourrait intéresser les collectivités souhaitant offrir un transport public plus flexible, notamment en heures creuses.
Rencontre avec
👉 CICV - Centre d’innovation pour les véhicules connectés
Le China Intelligent and Connected Vehicles Research Institute (CICV) est une institution de recherche dédiée au développement des technologies de conduite autonome et de connectivité.
La mobilité autonome progresse rapidement, et le CICV joue un rôle central dans cette évolution en Chine. Ce centre de recherche et d’expérimentation regroupe plusieurs laboratoires spécialisés et développe des normes de sécurité et de validation pour les véhicules intelligents.
Le CICV teste ses technologies à grande échelle avec un projet pilote en cours dans 20 villes chinoises, visant à expérimenter des véhicules autonomes de niveau 3, où un conducteur doit toujours pouvoir reprendre le contrôle.
D’ici 2026, 3000 intersections connectées seront déployées, avec un objectif de 7000 d’ici 2030, améliorant ainsi la gestion du trafic grâce aux infrastructures V2X.
L’organisme joue également un rôle clé dans la réglementation des véhicules autonomes en Chine. Depuis 2021, il collabore avec le gouvernement pour permettre l’expérimentation des véhicules autonomes sur route publique, avec une montée en puissance progressive des tests. Son infrastructure de supervision des données, répartie en trois clouds distincts, permet de suivre et d’optimiser les performances des véhicules en temps réel. L’évolution du CICV et de ses infrastructures connectées sera déterminante pour l’avenir des véhicules autonomes en Chine et pourrait influencer les réglementations internationales sur la mobilité intelligente.
Les principaux axes de recherche incluent :
Rencontre avec
👉 Baidu Apollo – Une plateforme ouverte pour la conduite autonome
Baidu Apollo, souvent comparé à Google dans le domaine de l’intelligence artificielle et de la cartographie, a développé une plateforme permettant aux constructeurs et startups d’accéder à des technologies avancées pour les véhicules autonomes.
Baidu Apollo, lancé en 2017 par Baidu, est une importante plateforme ouverte de conduite autonome en Chine. Son écosystème couvre le développement de logiciels embarqués, la cartographie avancée et l’intelligence artificielle appliquée aux véhicules autonomes. Avec plus de 3 000 employés dédiés, l’entreprise collabore avec des acteurs majeurs comme Toyota et JD.com pour intégrer ses technologies à divers types de véhicules.
Son programme de tests s’étend à 13 villes chinoises, dont Pékin (317 Robotaxis actifs) et Wuhan (1 000 Robotaxis déployés sur 3 000 km² de routes). À l’international, des expérimentations ont débuté aux Émirats arabes unis (Dubaï et Abu Dhabi). Le modèle économique repose actuellement sur un financement public, avec un objectif de rentabilité dès l’année prochaine grâce à des courses payantes dans les grandes villes.
Baidu Apollo se distingue par BaiduMap, son propre service de cartographie ultra-détaillée, et par son engagement en cybersécurité, avec des simulations d’attaques et des mises à jour renforcées. Son ambition est de retirer la supervision humaine et d’atteindre un niveau d’autonomie totale dans les prochaines années.
L’expansion internationale de Baidu Apollo devra néanmoins surmonter des défis réglementaires, notamment en matière de données personnelles et de certification des véhicules autonomes en Europe et aux États-Unis.
Les technologies clés observées :
- Robotaxis autonomes en service dans plusieurs villes chinoises.
- Cartographie HD en temps réel, indispensable à la navigation des véhicules autonomes.
- Systèmes avancés de perception et d’intelligence artificielle pour optimiser la sécurité et la prise de décision des véhicules.
Les participants ont pu assister à des démonstrations en conditions réelles, mettant en avant les défis d’intégration des véhicules autonomes dans l’environnement urbain et les stratégies envisagées pour leur déploiement à l’international.
Rencontre avec
👉 BJHAD à Yizhuang – Un centre pilote pour la conduite autonome et connectée
Situé dans le district de Pékin, Yizhuang abrite le Beijing High-level Autonomous Driving Demonstration Area (BJHAD), une zone pilote dédiée à l’expérimentation des véhicules autonomes et connectés. Cette zone, proche du centre de Pékin, a été choisie en raison de la qualité de ses infrastructures, de ses données de trafic détaillées et de son environnement réglementaire favorable.
Le BJHAD joue un rôle central dans la régulation et la validation des tests de conduite autonome en Chine. Son cadre réglementaire est défini à l’échelle locale, en conformité avec les grandes orientations nationales en matière de circulation routière et de technologies émergentes.
Principaux objectifs de la zone BJHAD :
Un cadre réglementaire structuré et progressif
L’expérimentation au sein du BJHAD repose sur une approche graduelle, garantissant un déploiement sécurisé des véhicules autonomes.
1. Validation préalable et dépôt du dossier d’expérimentation
Avant toute expérimentation, les entreprises doivent déposer un dossier de demande aux autorités locales afin d’obtenir un permis spécifique par véhicule.
Ce dossier doit inclure :
- Les permis déjà délivrés aux entreprises dans d’autres régions ou pays.
- Les descriptifs techniques détaillés des technologies utilisées (hardware et software).
- Les résultats des tests préliminaires réalisés dans des environnements contrôlés.
- Une justification de la sécurité du projet, démontrant que l’expérimentation ne présente aucun risque pour les usagers de la route.
- Un plan de secours en cas de défaillance du système autonome (fallback plan).
Un comité d’experts composé d’académiques, d’autorités locales et de spécialistes des transports et télécommunications se réunit chaque semaine pour analyser ces dossiers et émettre un avis sur l’autorisation d’expérimentation. Cette étape peut prendre une semaine, lorsque les autorités connaissent bien les petitionnaires et leurs méthodologies.
2. Supervision continue et analyse des performances
Une fois l’autorisation accordée, l’expérimentation se déroule sous la surveillance constante des autorités du BJHAD.
- Collecte et analyse des données : les autorités reçoivent en temps réel des données directement transmises par les fabricants et opérateurs des véhicules autonomes.
- Évaluation de la qualité de conduite : les tests ne se limitent pas à la réussite technique des essais ; ils incluent également une analyse de la fluidité du trafic et du comportement du véhicule dans diverses situations.
- Interdiction des scénarios risqués : les tests commencent toujours dans des conditions de circulation sûres, avant d’être progressivement étendus à des scénarios plus complexes si les performances sont jugées satisfaisantes.
Les autorités locales jouent un rôle clé dans l’accompagnement des expérimentations et l’évolution du cadre réglementaire. Actuellement, treize personnes sont dédiées au suivi et à la gestion des projets de transport automatisé au sein du BJHAD.
3. Accidents et gestion des incidents
En cas d’accident ou d’incident technique, les entreprises doivent soumettre un rapport d’analyse aux autorités gouvernementales. Toutefois, ces rapports ne sont pas rendus publics et sont utilisés uniquement pour améliorer le cadre réglementaire et les protocoles de sécurité. Le BJHAD peut décide de suspendre l’expérimentation lorsqu’il le juge pertinent notamment en cas d’accident ou plus généralement lorsque les performances ou conditions de sécurité attendues ne sont pas atteintes.
L’approche du BJHAD met en avant une coopération étroite entre les acteurs publics et privés, garantissant une régulation dynamique et adaptative face aux évolutions technologiques rapides du secteur.
Rencontre avec
👉 Pony.ai - Une approche pragmatique pour la conduite autonome
Fondée en 2016, Pony.ai est une entreprise pionnière dans la conduite autonome. Elle se distingue par une approche hybride combinant véhicules thermiques et électriques, lui permettant de s’adapter aux différentes réglementations mondiales. Avec le soutien de Toyota comme investisseur majoritaire, Pony.ai développe des Robotaxis et véhicules autonomes de livraison, testés en Chine, aux États-Unis et au Luxembourg.
L’architecture technologique de Pony.ai repose sur trois piliers : le véhicule, le cloud et l’infrastructure urbaine. L’entreprise privilégie une supervision à distance limitée (Remote Assistance) plutôt que la télécommande complète des véhicules. Un opérateur peut ainsi surveiller jusqu’à 12 véhicules simultanément, intervenant uniquement en cas de nécessité.
Le Luxembourg a été choisi comme première porte d’entrée vers l’Europe, en raison de son cadre réglementaire favorable. Pony.ai travaille en étroite collaboration avec les autorités locales pour obtenir les certifications européennes.
Au-delà du transport de passagers, Pony.ai se positionne sur le fret autonome avec des tests de platooning (convois de camions autonomes) entre Tianjin et Pékin, visant à réduire la consommation de carburant et fluidifier le trafic. Grâce à son modèle hybride et sa forte collaboration avec les gouvernements, Pony.ai se positionne comme un acteur clé de la mobilité autonome, aussi bien pour le transport de passagers que pour le fret longue distance.
Jour 4 : Tianjin – le port intelligent et la logistique autonome
La visite du port de Tianjin, un des plus grands hubs logistiques de Chine, a permis d’observer comment l’autonomie et la connectivité améliorent la gestion des flux de marchandises.
Le port de Tianjin, quatrième plus grand port de Chine, se positionne comme un hub logistique de pointe grâce à ses investissements dans l’automatisation et les technologies numériques. Situé au nord-est du pays, il joue un rôle clé dans le commerce international et l’acheminement des marchandises vers Pékin et les provinces environnantes.
L’innovation technologique est au cœur du développement du port, avec l’intégration de 92 véhicules autonomes, une gestion des opérations en temps réel via la 5G et la fibre optique ultra-rapide, et une planification logistique optimisée par l’intelligence artificielle. Ces avancées permettent de réduire le temps d’intervention humaine à seulement 10 secondes par opération, tout en minimisant les erreurs et en améliorant l’efficacité.
Un processus de certification rigoureux encadre chaque nouvelle technologie, garantissant sécurité, efficacité et respect des normes environnementales. L’objectif est d’atteindre un niveau d’automatisation optimal d’ici 2030, avec des investissements de 200 à 300 millions de yuans par grue pour moderniser les infrastructures.
Le port de Tianjin collabore également avec Xpeng, acteur majeur du véhicule électrique et autonome, pour développer une logistique maritime durable. Ce partenariat vise à électrifier les flottes logistiques, intégrer un réseau de bornes de recharge rapide et optimiser la gestion énergétique.
Grâce à ces avancées, Tianjin se positionne comme un modèle mondial de port intelligent, alliant automatisation, connectivité et durabilité, et pourrait inspirer d’autres infrastructures portuaires à l’international.
Les avancées mises en avant incluent :
Jour 5 : Guangzhou – la mobilité urbaine connectée
Rencontre avec
👉 GICV : Un centre stratégique pour l’expérimentation des véhicules autonomes
Le Guangzhou Intelligent Connected Vehicle Research Institute (GICV) est une plateforme de référence pour le développement des véhicules autonomes et connectés en Chine. Soutenu par l’État, ce centre joue un rôle clé dans l’élaboration des réglementations nationales et l’expérimentation des nouvelles technologies de conduite autonome.
Depuis 2017, le GICV a accompagné la mise en place d’un cadre réglementaire évolutif, permettant le test des véhicules autonomes sur route ouverte dans un environnement sécurisé. Aujourd’hui, il fait partie d’un projet ambitieux qui prévoit une extension des zones d’expérimentation à 20 villes chinoises. Le centre dispose d’une zone de test avancée, comprenant 400 intersections intelligentes équipées de capteurs V2X, avec un objectif de 3 000 intersections connectées d’ici 2026 et 7 000 en 2030. Ce réseau permettra une interaction fluide entre les véhicules et l’environnement routier.
En parallèle, le GICV met en place une supervision en temps réel des véhicules autonomes, via une infrastructure cloud sécurisée. Actuellement, 1 300 véhicules autonomes circulent à Guangzhou, avec une augmentation prévue de 500 à 1 000 unités par an. L’objectif est d’atteindre 25 % du trafic urbain autonome d’ici 2030. Grâce à une réglementation progressive, des incitations financières et des technologies de pointe, le GICV se positionne comme un modèle pour l’intégration sécurisée des véhicules autonomes en Chine et pourrait inspirer d’autres initiatives à l’international.
Les innovations observées incluent :
- Développement de routes intelligentes, intégrant des capteurs et caméras.
- Essais de conduite autonome en milieu urbain dense.
- Interopérabilité des infrastructures intelligentes avec les systèmes de navigation embarqués.
Les participants ont assisté à des démonstrations en conditions réelles, mettant en lumière les progrès réalisés en matière de mobilité urbaine connectée.
Rencontre avec
👉 XPENG : Une vision innovante pour la mobilité électrique et autonome
XPENG Motors, souvent surnommé le Tesla chinois, est un constructeur automobile spécialisé dans les véhicules électriques intelligents et autonomes. Depuis sa fondation en 2014, l’entreprise s’est imposée comme un acteur clé du secteur, misant sur l’automatisation, l’innovation logicielle et la recharge ultra-rapide. L’entreprise a accéléré son expansion en Europe dès 2021, avec un développement stratégique dans les pays scandinaves et un réseau de 35 showrooms et 20 concessionnaires. Son objectif est d’atteindre 60 points de vente à court terme, tout en assurant que l’infrastructure de recharge soit prête avant une adoption massive.
XPENG mise sur une recherche et développement avancée, avec 40 % de ses employés dédiés à l’innovation. Parmi ses technologies phares :
- SEPA 2.0, une plateforme modulaire avancée.
- Advanced ADAS, des systèmes d’aide à la conduite performants.
- Over-the-Air (OTA) updates, pour des mises à jour logicielles à distance.
- Recharge ultra-rapide, permettant 200 km d’autonomie en 5 minutes.
Sur le volet conduite autonome, XPENG prévoit un déploiement progressif vers le niveau 4 (Robotaxi) d’ici 2026, en lançant son modèle J9. Actuellement, ses véhicules fonctionnent en niveau L2+, garantissant une transition en douceur vers l’autonomie complète. L’entreprise met en place un système de supervision rigoureux, avec une capacité d’override par les autorités locales en cas de situation critique.
Avec un développement stratégique en Chine, en Europe et bientôt aux États-Unis, XPENG ambitionne de rivaliser avec les plus grands acteurs de la mobilité intelligente. Grâce à une approche pragmatique, alliant technologie, infrastructure et réglementation, l’entreprise façonne l’avenir du Robotaxi et de la mobilité connectée.
Rencontre avec
👉 WeRide – La révolution des Robotaxis et des transports autonomes
WeRide est un des leaders du marché du transport autonome en Chine. Ses solutions incluent :
- Robotaxi, un service de taxis autonomes déployé à grande échelle.
- Robobus, des bus autonomes fonctionnant sur des itinéraires fixes.
- Robosweeper, premier véhicule autonome dédié au nettoyage urbain.
Fondée en 2017, WeRide s’est imposée comme l’un des leaders mondiaux de la mobilité autonome, opérant dans 30 villes et 7 pays, notamment en Chine, aux États-Unis, aux Émirats arabes unis, à Singapour et en France. Elle développe un écosystème de transport autonome incluant Robotaxis, Robobus, Robosweepers et véhicules de livraison autonomes.
WeRide a été la première entreprise à obtenir un permis de test pour véhicules autonomes sans conducteur en Chine et aux Émirats arabes unis. Ses Robotaxis sont déjà en service commercial, et son Robobus, premier bus autonome sans poste de conduite, circule dans plus de 30 villes.
Technologies et innovations clés
- Fusion de capteurs avancée (LiDAR, caméras HD, radars, GNSS).
- IA et deep learning pour la prédiction comportementale en temps réel.
- Navigation haute précision avec cartes HD dynamiques.
- Supervision cloud et infrastructure V2X, permettant un suivi en temps réel.
Grâce à ces innovations, WeRide garantit une sécurité cinq fois supérieure à celle d’un conducteur humain, avec zéro accident enregistré en 5 ans d’opérations publiques.
Déploiement et internationalisation
WeRide a déjà intégré ses Robotaxis au réseau Uber à Singapour et prévoit une expansion en Europe, où ses véhicules ont été testés lors de Roland-Garros 2024 en lien avec Renault Group. De nouveaux projets incluent le déploiement de camions autonomes pour le transport de conteneurs, avec des tests avancés prévus en 2025 aux États-Unis et en Europe.
Une vision d’avenir pour la conduite autonome
WeRide travaille sur une nouvelle génération de Robotaxis plus abordables, ainsi qu’une intégration améliorée avec les usagers (reconnaissance des forces de l’ordre, interactions avancées). Avec une croissance rapide et une adoption progressive, l’entreprise prouve que l’autonomie de niveau 4 est déjà une réalité en pleine expansion.
Jour 6 : Shenzhen – l’avenir de la mobilité autonome
Shenzhen est reconnue comme un centre mondial de l’innovation technologique, notamment dans le domaine des véhicules autonomes.
Rencontre avec
👉 Shenzhen Bus Group : un modèle pour la mobilité autonome et électrique
Le Shenzhen Bus Group est un acteur clé du transport public en Chine, pionnier dans l’électrification des flottes et le développement des bus autonomes. Shenzhen est la première ville au monde à avoir totalement électrifié son réseau de transport public, avec une flotte de plus de 6 000 bus électriques.
L’entreprise a lancé des expérimentations de bus autonomes dans le district de Qianhai, visant à améliorer la sécurité, l’efficacité et l’expérience utilisateur, tout en réduisant l’impact environnemental.
Technologies et automatisation des bus autonomes
- Supervision centralisée pour un suivi en temps réel et un autodiagnostic intelligent.
- Capteurs LiDAR et GNSS, offrant une vision jusqu’à 200 mètres, même par mauvais temps.
- Six modes de conduite autonomes, incluant gestion des arrêts, détection des piétons et arrêt d’urgence.
- Vitesse maximale limitée à 30 km/h pour garantir un haut niveau de sécurité.
Le Qianhai Autonomous Vehicle Project, lancé en 2017, repose sur un partenariat public-privé structuré. Les expérimentations se déroulent sur quatre parcours test, avec une analyse précise des zones à risques et des interactions avec les piétons et cyclistes.
Une expansion progressive vers d’autres villes
Le projet pilote pourrait servir de modèle pour d’autres districts et métropoles chinoises, avec un objectif d’intégration aux autres moyens de transport (métro, vélo en libre-service, etc.). Grâce à une supervision intelligente et un cadre réglementaire évolutif, Shenzhen s’impose comme une référence mondiale pour l’avenir des transports publics autonomes et durables.
Rencontre avec
👉 LS Lidar – Une avancée technologique pour la perception des véhicules autonomes
La délégation a également découvert LS Lidar, entreprise spécialisée dans les capteurs Lidar, qui permettent aux véhicules autonomes de mieux percevoir leur environnement.
LS Lidar est un acteur majeur du développement des capteurs LiDAR, essentiels pour la perception des véhicules autonomes et l’optimisation des infrastructures urbaines. Son expertise couvre l’automobile, la logistique et les smart cities, avec une gamme complète de LiDAR mécaniques et solid-state.
Technologies et applications
- Détection à 150 mètres en temps réel, même en faible luminosité.
- 6 à 8 capteurs LiDAR intégrés aux forklifts autonomes pour optimiser la logistique.
- Systèmes embarqués pour véhicules autonomes et infrastructures routières connectées.
- Collaboration avec plus de 100 intégrateurs industriels dans les secteurs du papier, de l’automobile et de la grande distribution.
Un acteur clé des smart cities et du V2X
Depuis 2019, LS Lidar investit dans les infrastructures connectées, déployant des capteurs LiDAR sur les carrefours urbains pour fluidifier le trafic et réduire les risques d’accident.
Ces capteurs sont compatibles avec les technologies V2X et 5G, assurant une interaction fluide entre véhicules et environnement.
Expansion internationale et défis
LS Lidar ambitionne de s’implanter en Europe et aux États-Unis, malgré la concurrence d’acteurs comme Velodyne et Luminar. L’entreprise mise sur :
- Standardisation des protocoles V2X pour faciliter l’adoption de ses solutions.
- Réduction des coûts de production, en développant des modèles solid-state plus abordables.
- Partenariats avec des équipementiers automobiles pour une intégration en première monte.
Rencontre avec
👉 Huawei – L’écosystème cloud et l’intelligence artificielle appliquée à la mobilité

Depuis sa création en 1987, Huawei s’est imposé comme un acteur majeur des technologies de l’information et de la communication (TIC). Avec 207 000 employés dans 170 pays, l’entreprise investit massivement en recherche et développement (23,3 milliards de dollars en 2023) pour accélérer l’innovation dans les véhicules connectés et autonomes.
🔎 Une transformation numérique appliquée à la conduite autonome
Huawei développe une gamme complète de solutions pour le secteur automobile, intégrant :
- AutoOptiX, une plateforme de gestion avancée des véhicules autonomes et semi-autonomes.
- Systèmes de perception avancée (LiDAR, caméras HD, radars) pour une reconnaissance précise de l'environnement.
- Interaction véhicule-infrastructure (V2X) pour optimiser le trafic et la sécurité des véhicules autonomes.
- IA embarquée, capable d'analyser et d'adapter la conduite en temps réel grâce à des algorithmes d'apprentissage profond.
- Cloud computing et big data pour l’analyse en temps réel des flux de circulation et l'amélioration continue des systèmes autonomes.
🔎 Leader du déploiement de la 5G pour les véhicules autonomes
Grâce à son expertise dans la 5G et la 5G-A, Huawei offre une connectivité ultra-rapide, réduisant la latence et améliorant la prise de décision des véhicules autonomes. Son infrastructure permet également :
- Un stockage sécurisé des données et une analyse en continu pour affiner les modèles de conduite autonome.
- Une optimisation du trafic urbain, réduisant congestion et émissions de CO₂ grâce à une meilleure coordination des véhicules.
- Une cybersécurité avancée, avec 501 certifications mondiales pour protéger les communications entre véhicules et infrastructures connectées.
🔎 Huawei et l'avenir de la conduite autonome
Huawei joue un rôle central dans l'évolution de la mobilité autonome, avec des innovations telles que :
- Supervision intelligente des véhicules autonomes, avec des systèmes de prise de décision répartis entre l'IA embarquée et le cloud.
- Test en conditions réelles de véhicules autonomes en partenariat avec plusieurs constructeurs mondiaux.
- Optimisation énergétique des trajets grâce à des algorithmes prédictifs intégrant la consommation électrique et les conditions de circulation.
🔎 Perspectives et défis
Présente en Europe depuis 23 ans, Huawei renforce son expansion avec :
- 27 centres de R&D dans 13 pays et 10 000 brevets déposés sur la conduite autonome et la connectivité des véhicules.
- Une usine en Alsace dédiée aux infrastructures 5G et aux équipements automobiles connectés.
- Des partenariats stratégiques avec des acteurs du transport pour déployer ses solutions de mobilité connectée.
Face aux défis réglementaires et géopolitiques, l’entreprise mise sur l’innovation, la cybersécurité et la durabilité pour façonner le futur des véhicules autonomes et des infrastructures intelligentes.
Conclusion
Cette mission a mis en évidence plusieurs tendances majeures :
- Le rôle clé des infrastructures connectées pour le déploiement des véhicules autonomes.
- La montée en puissance des Robotaxis et des transports publics autonomes.
- L’importance des technologies cloud et 5G pour assurer une communication efficace.
- Les défis réglementaires et de cybersécurité, essentiels pour garantir l’acceptabilité des nouvelles solutions.
L’Europe devra accélérer son adoption des véhicules autonomes et développer une vision stratégique commune, sous peine d’être dépassée par la rapidité d’innovation du marché chinois.