
Après une 11e session organisée à Lille en mai 2024, les participants de la 12e session des ateliers du Réseau des Référents accessibilité des villes inclusives (GT-Ravi) se sont réunis à Lyon en juin 2025. La trentaine de participants représentant 20 collectivités ont été sélectionnés sur la base de leur contribution sur les 3 sujets des ateliers.
La séance de restitution s’est tenue le vendredi 13 juin 2025 en présence de Fabien BAGNON, Vice-Président délégué à la voirie et aux mobilités actives à la Métropole de Lyon, de Pascal BLANCHARD, Vice-Président délégué aux solidarités, aux personnes âgées et à la politique du handicap à la Métropole de Lyon et de Gaël LE BOURGEOIS, Délégué ministériel à l’accessibilité.
INTRODUCTION
Fabien BAGNON, Vice-Président délégué à la voirie et aux mobilités actives à la Métropole de Lyon
En ouverture de la 12e session des ateliers du GT-Ravi, Fabien BAGNON a présenté les grandes lignes de la politique métropolitaine en faveur de la marche. Il a notamment souligné le lancement d’un ambitieux plan piéton doté de 25 millions d’euros, destiné à soutenir la réfection et la mise en accessibilité des trottoirs des communes du territoire. Ce plan s’accompagne d’un guide des aménagements piétons, conçu pour clarifier les principes d’un espace public adapté aux usages de la marche : définition du trottoir, dimensions selon les contextes, ou encore traitement des cheminements. Il a également évoqué la difficulté de mesurer la fréquentation piétonne, un enjeu encore peu outillé comparé aux autres modes de déplacement.
Fabien BAGNON a par ailleurs mis en perspective la nécessité de mieux intégrer les mobilités piétonnes dans les politiques publiques, en complément des avancées réalisées sur le réseau express vélo. Il a ainsi exprimé la volonté de développer un réseau piéton structurant dans les années à venir. Le principe du trottoir traversant a aussi été mis en avant comme outil symbolique et concret pour inverser les priorités d’usage de la rue au profit des plus vulnérables. Malgré les tensions persistantes et certains conflits d’usages en milieu urbain dense, il a rappelé que l’apaisement de l’espace public restait une priorité politique forte, déjà porteuse de résultats, avec notamment une baisse de 41 % des accidents corporels enregistrée sur le territoire métropolitain.
Pascal BLANCHARD, Vice-Président délégué aux solidarités, aux personnes âgées et à la politique du handicap à la Métropole de Lyon
Pascal BLANCHARD, président de la Commission Métropolitaine d’Accessibilité (CMA) de la Métropole de Lyon a rappelé que l’inclusion dépasse largement les seules questions techniques et concerne l’ensemble des dimensions de la vie sociale. Il a souligné l’importance de prendre en compte toutes les formes de handicap, notamment le handicap mental, encore trop peu intégré dans les réflexions sur la signalétique et les aménagements. Cette approche globale s’incarne dans la transversalité du travail mené au sein de la Métropole, où les vice-présidents en charge des différentes thématiques président eux-mêmes les groupes de travail consacrés à l’accessibilité.
Pascal BLANCHARD a également annoncé le lancement d’un nouveau groupe de travail en lien avec la CMA, dédié à la culture, au sport et au tourisme, illustrant la volonté de faire de l’accessibilité un levier pour la participation citoyenne dans tous les domaines. Il a partagé plusieurs citations fortes qui traduisent sa vision : « L’accessibilité, ce n’est pas des ascenseurs et des rampes, mais c’est une vision du monde », « Rendre accessible, ce n’est pas adapter, mais changer les façons de concevoir », ou encore « L’accessibilité, ce n’est pas de la politique, mais de la citoyenneté ». Ces propos réaffirment que l’accessibilité est avant tout une transformation culturelle, une exigence démocratique qui engage l’ensemble de la société.
Clôture de Gaël LE BOURGEOIS, Délégué ministériel à l’accessibilité

Le Délégué a commencé par saluer l’engagement collectif des participants et des participantes au réseau et les 20 collectivités représentées et par rappeler que la réussite des politiques d’accessibilité repose avant tout sur la mise en commun des expertises et sur l’implication à tous les niveaux. Gaël LE BOURGEOIS a clôturé la séance de restitution par identifier deux thèmes récurrents que les présentations ont mis en avant :
La nécessité de placer les personnes concernées au cœur des démarches, pour que ce qui est fait en terme d’aménagement, de construction ou d’offre de service réponde aux besoins des personnes handicapées
L’importance de la sensibilisation, de la formation et de l’information, pour former les professionnels, et pas seulement ceux en contacts avec le public, mais les architectes, ingénieurs et urbanistes, et pour permettre aux personnes concernés de mieux préparer leur déplacement
Le Délégué est ensuite revenu sur plusieurs points :
L’accessibilité a été affirmée comme un socle fondamental de l’action publique, en particulier pour garantir une meilleure préparation aux déplacements. Des outils comme Acceslibre doivent être encouragés pour faciliter l’autonomie et l’accès à l’information.
Il a rappelé que la responsabilité de l’accessibilité est partagée entre tous les acteurs de la chaîne de décision et de conception, et qu’il est essentiel de valoriser les retours d’expérience pour progresser collectivement.
Concernant l’accessibilité du patrimoine, il a appelé à conjuguer ambition et bienveillance, en citant l’exemple d’un hôtel particulier à Paris rendu accessible sans compromettre l’intégrité du bâti, démontrant qu’il est possible d’allier accessibilité et respect architectural.
Sur le plan réglementaire, il a rappelé que les Ad’AP sont désormais clos depuis l’an dernier. Une circulaire est en cours de signature pour lancer un dispositif de sanctions à l’encontre des établissements recevant du public (ERP) non conformes, dans une logique de renforcement coercitif
Il a enfin souligné l’enjeu de la connaissance du patrimoine bâti dans les collectivités : bien connaître son parc, structurer une stratégie d’intervention, et s’appuyer sur des réseaux existants (comme celui des gestionnaires immobiliers des collectivités territoriales animé par le Cerema) est essentiel pour inscrire l’accessibilité dans une démarche durable et coordonnée.
Il a encouragé les participants à mieux prendre en compte l’ensemble des handicaps, et en particulier les handicaps cognitifs, encore insuffisamment intégrés dans les politiques locales. Selon lui, « faire accessible, c’est faciliter le confort de tout le monde ».
Enfin, le DMA a rappelé son rôle de Haut Fonctionnaire à l’accessibilité au sein du Ministère de l’aménagement du territoire et de la transition écologique, en lien avec le réseau des hauts fonctionnaires à l’accessibilité, il a également évoqué la dynamique et les actions de coopération interministérielle.